Yves Bonnefoy, « La maison natale », I, v. 9. In this polemical essay, the author tries to understand and question this formal choice, which is at first sight … L'écume, le récif: 3. », traduit par : « Et de ma frénésie c’est le fruit, cette honte,/Avec le repentir, et savoir, clairement,/Qu’ici-bas ce qui plaît, c’est bref, ce n’est qu’un songe. Et l'oiseau à nouveau se hissera dans son vol. […] Elle sera alors comme un chiffre de transparence ; elle annoncera un mystère » ; Yves Bonnefoy, D’où peut-être la définition d’« intarissable, Je souligne. Cahiers de L'Herne, L'Herne, 2010. 4La réception de Leopardi en France a été somme toute tardive, à cause d’un préjugé réducteur qui en a fait, aux yeux des Français, moins le poète romantique que le philosophe pessimiste proche de Schopenhauer : d’où leur tendance à négliger une pensée ressentie comme essentiellement négative et ennemie de l’optimisme des Lumières, si l’on en croit Armand Monjo : 6Carlo Ossola a montré la contradiction implicite dans ce défaut réceptif de la part de la France, vu l’amour que Leopardi voue à tout ce qui est « étranger » [10], en particulier le français, « langue sœur » de l’italien [11] ; pourtant il faut considérer l’influence jouée encore à l’époque par la langue et la culture françaises dans le domaine littéraire italien — il suffit de penser au bilinguisme littéraire d’un Alessandro Manzoni — pour y voir une tendance très diffusée et fréquente au temps de Leopardi. », aux vers 1 et 2) alterne avec un retour à l’ordre progressif sujet-verbe du français : « Perì l’inganno estremo » (v. 2) devenant « Mon ultime illusion/Est morte » (v. 2-3) ; ou encore, « il brutto/ Poter che, ascoso, a comun danno impera » (v. 14-15) donne : « Cette force brutale qui préside/En secret au malheur universel » (v. 16-17, je souligne). Repose, pour toujours. Distribution électronique Cairn.info pour Armand Colin © Armand Colin. « Si chez Yves Bonnefoy la poésie est pensante, la pensée est réciproquement “poétique” » ; Patrick Née. Yves Bonnefoy partage avec Philippe Jaccottet et d'autres poètes de la même génération le souci de ne pas se laisser leurrer par les jeux ou les facilités du langage, par le désir de l'infini, par tout ce qui relève du magique ou de l'angélique dans les discours sur la poésie, tels qu’ils demeurent plus ou moins tributaires d'une mythologie romantique de l'acte créateur. Ce livre propose un examen approfondi de ces cinq traductions et de leur évolution, dans l'objectif de caractériser la poétique de traducteur d'Yves Bonnefoy. » Cela devient dans sa traduction : « Douce et claire est la nuit et sans un souffle,/Et paisible au-dessus des toits, sur les jardins/S’est arrêtée la lune, qui désigne,/Sereines, les montagnes. Fabio Scotto, « Yves Bonnefoy e Leopardi : tra critica e traduzione », J’ai créé, pour définir les conséquences de cette interprétation, le terme «. ), Coll. il est descendu aux bourgeons, des instants partagés sur les rives du Drim, et en 80 je me joignais à son hommage du monde. Tous droits réservés pour tous pays. De ce point de vue, un approfondissement du travail de traduction consacré à l’œuvre de Leopardi et de Pétrarque, vu en rapport aussi avec la réflexion critique qui l’accompagne et l’enrichit, pourra constituer un moment intéressant, et à bien des égards révélateur, de la poétique de l’Auteur ; poétique qu’une analytique minutieuse, fondée sur des exemples textuels encore jamais proposés dans mes études précédentes, se propose de mettre en lumière. Traductions en contexte de "bonnefoy" en français-anglais avec Reverso Context : Selon Laurent Bonnefoy, politologue spécialiste du Yémen, les tensions entre ces tribus et … 19Mais l’un des buts fondamentaux d’Yves Bonnefoy dans cette traduction est de sonder « l’inexploré de la pulsion érotique » du Canzoniere, « de porter la traduction d’un mot ou d’un vers un peu plus en avant que lui dans l’explicitation du désir ou du sentiment qu’il [Pétrarque] éprouve » , d’y faire affleurer « une pensée plus charnelle » . Traduction et mémoire poétique, Dante, Scève, Rimbaud, Proust (2007) avec Yves Bonnefoy (1923-2016) comme Préfacier Nul ne s'égare (2006) avec Yves Bonnefoy (1923-2016) comme Préfacier « La ponctuation en poésie est plus questionnante, plus risquée. 7Mais c’est surtout Yves Bonnefoy qui donne aujourd’hui en France un apport irremplaçable à la mise en valeur de Leopardi. It is filled with translated abstracts and articles from key French-language journals. Voir les formats et éditions Masquer les autres formats et éditions. Voir Fabio Scotto, « Le son de l’autre : théorie et pratique de la traduction d’Yves Bonnefoy ». Vous avez été déconnecté car votre compte est utilisé à partir d'un autre appareil. Je sens bien que l’espoir s’est éteint en moi. 5 -5% avec retrait magasin 35€ Vendu par LIBR CHAPITRE 1 neuf à 35€ 7 occasions dès 20€48 Ajouter au panier Raturer outre - broché Suivi de Soient Amour et Psyché. » [75]. 16Le corpus des travaux d’Yves Bonnefoy sur le « fondateur de la République des Lettres » [54] est essentiellement constitué par sa traduction de Dix-neuf sonnets de Pétrarque [55], suivi de l’essai « Le Canzoniere en sa traduction. Carlo Ossola, « Bonnefoy et Leopardi », in Daniel Lançon (éd.). Yves Bonnefoy, « La traduction des sonnets de Shakespeare », Actes des congrès de la Société française Shakespeare, 18 | 2000, 47-62. de l'anglais et de l'italien par Yves Bonnefoy. Cette publication est la plus récente de l'auteur sur Cairn.info. C’est le cas de l’incipit de La sera del dì di festa : « Dolce e chiara è la notte e senza vento,/E queta sovra i tetti e in mezzo agli orti/Posa la luna, e di lontan rivela/Serena ogni montagna. Yves Bonnefoy traduit « vie » par « existence » [36], « esser » par « existence » [37], les deux occurrences de « tedio » par « tristesse d’être » [38], ce qui signifie à mes yeux la volonté de situer l’aventure du pasteur dans le domaine de l’existence terrestre et dans la durée temporelle de la finitude humaine, ainsi que le désir de souligner la tristesse du taedium vitae pour l’être humain qui le vit, et qui en est bouleversé à chaque instant au plus profond de son être. Yves Bonnefoy - Yves Bonnefoy, né à Tours (Indre-et-Loire) le 24 juin 1923, est un poète, essayiste et traducteur français. • Jean-Pierre Richard, « Yves Bonnefoy entre le nombre et la nuit », Onze études sur la poésie moderne, Seuil, 1964 Vérifiez les traductions 'Yves Bonnefoy' en anglais. » [60] Or ce qui le frappe dans la poésie de Pétrarque, c’est la présence « d’un réseau serré de ce qu’aujourd’hui nous appellerions des stéréotypes » [61], dont la rhétorique semblerait l’éloigner « des intuitions que rien n’explique » qui furent celles d’Homère, de Virgile et de Dante [62]. Référence électronique. Entre 1957 et 1988, le poète français Yves Bonnefoy a traduit le Hamlet de Shakespeare à cinq reprises. Il est interdit, sauf accord préalable et écrit de l’éditeur, de reproduire (notamment par photocopie) partiellement ou totalement le présent article, de le stocker dans une banque de données ou de le communiquer au public sous quelque forme et de quelque manière que ce soit. Il est l'auteur d'une oeuvre importante, poétique aussi bien que théorique, qui interroge sans relâche les rapports qu'entretiennent le monde et la parole. C’est le cas du tercet final du Sonnet I : « et del mio vaneggiar vergogna è ‘l frutto,/e ‘pentersi, e ‘l conoscer chiaramente/che quanto piace al mondo è breve sogno. Amertume et ennui. You are currently viewing the French edition of our site. Néanmoins il me semble utile, pour mieux saisir les résultats de mon analyse, de rappeler brièvement les idées essentielles caractérisant la position d’Yves Bonnefoy dans le débat actuel sur le traduire, étant donné son importance dans l’ensemble de sa démarche et la valeur qu’il ne cesse de lui attribuer, s’il est vrai qu’il en parle comme de « l’activité primordiale de la pensée au travail » [3]. Traduction et critique poétique, numéro spécial de la revue Littérature, P. Née éd., n° 150, juin 2008; Cahier Bonnefoy [4], Odile Bombarde et Jean-Paul Avice (dir. Vous devez vous identifier ou créer un compte pour écrire des commentaires; Music Tales. Yves Bonnefoy: Top 3. Yves Bonnefoy, « La traduction des sonnets de Shakespeare », Actes des congrès de la Société française Shakespeare [En ligne], 18 | 2000, mis en ligne le 01 novembre 2007, consulté le 19 décembre 2020. You might also want to visit our International Edition. Du point de vue prosodique, l’attaque de plusieurs vers est bâtie sur l’anapeste (–): « Ta fatigue […] » (au vers 2, mais aussi aux vers 5, 10, 11, 13, 14, 16 et 17). On y perçoit des ombres, sous des branches, Ce sont des voyageurs qui passent de nuit. La traduction des vers 6 à 9 est exemplaire de la liberté que prend le traducteur de scander par une ponctuation modifiée et personnelle les différents syntagmes constituant la période [51] : usant d’une ponctuation où les deux points introduisent une prolepse, et ou le point virgule (ici au vers 10) se trouve souvent remplacé par un point ; ce qui implique certaines répétitions explicatives comme celles de « Méprise » (aux vers 14 et 16) dans la partie finale du poème. He has chosen an irregular form: each poem boasts between 14 and 20 unrhymed lines, although he claims to be always following « a (strict) four-stanza structure, with one, the last one, shorter ». 1. 3Critique de la notion d’« Ursprache » de Walter Benjamin [5] et de la perspective herméneutique — à son avis trop sémanticiste — de George Steiner [6], Yves Bonnefoy, plus proche de la pensée d’Antoine Berman [7], nourrit sa pratique d’une constante réflexion sur les auteurs et sur leurs œuvres, qui accompagne presque toujours la publication de ses traductions [8] : signe évident qu’il vise une poétique du traduire, où la pensée et la création littéraire s’intègrent mutuellement. Collectif Yves Bonnefoy Christophe Gallaz Nicolas Raboud Christian Zacharias Nadja Maillard Marie Andr é. Pour ce même procédé stylistique, voir aussi. Patrick Née a montré la présence chez Platon d’« une prise en compte extrêmement concrète de l’éros humain, et [d’]une véritable vie des corps et de leur désir », ainsi que d’un « dualisme » qui « aboutit à son contraire, la vie de l’âme dépouillée de ses entraves corporelles » (Patrick Née, Michael Edwards voit dans Pétrarque le précurseur de l’idée (qui sera ensuite celle de John Keats) d’un « créateur [qui] doit se créer soi-même » : «. 20Le Pétrarque d’Yves Bonnefoy se montre donc érotiquement plus proche de la terre et de ses désirs que du dualisme platonicien (et platonique) [90] ; sa traduction l’enracine dans l’Un du lieu terrestre et lui fait préférer la « grâce enfantine » [91] de Laure, et la pierre des rochers, aux ténèbres surmontant les pentes du Mont Ventoux. Le traducteur parvient à cette nouvelle dimension strophique grâce à un travail d’expansion expressive (et non pas de dilution) des segments de chaque vers ; ainsi, « En aucune forêt aucune bête » [73] constitue dans sa strophe un vers entier, alors qu’il n’est que la moitié du vers original (« non fu quant’io, né fera in alcun bosco » [74]). On voit bien que ce projet d’actualisation par la traduction se propose de respecter la forme tout en agissant sur les modalités expressives, de manière à faire parler Pétrarque « pour nous, hommes et femmes d’une époque tout autre » [69], seule façon de « préserver le poétique dans le poème » [70]. Ses parents, originaires du Lot et de l’Aveyron, étaient, l’un, ouvrier monteur aux … Laura Wilde - Wolkenbruch im 7ten Himmel. Yves Bonnefoy, « La traduction de la poésie ». Dans cette perspective, la traduction qu’Yves Bonnefoy donne de ce grand poème léopardien [19] — traduction que j’ai déjà analysée [20] en montrant, surtout dans sa clausule, un éloignement de la structure anaphorique et de la valeur tragique du mot « naufragar » [21] — se révèle pourtant cohérente avec ce qu’il écrit dans son essai sur ce poème, qui opposerait le rêve à la cruauté de la nature, et l’esprit à l’ennui, pour « désirer le non-être comme le refuge paradoxal de la réalité proprement humaine » [22], jusqu’à le percevoir comme le lieu illimité de l’infini. Décédé le 1er juillet 2016. Yves Bonnefoy, œuvres complètes, traduction d'une quinzaine d'œuvres (1951-1998) [5], [6]. On voit bien ici la pensée critique à l’œuvre dans le travail d’interprétation et de réécriture qu’entreprend Yves Bonnefoy : si la poésie doit coïncider avec « la capacité d’aimer » [23] et d’espérer, Leopardi, dont il ne nie ni l’amertume ni le désarroi face au taedium de l’existence, ne peut nullement être le poète du désespoir [24] ; mais il sera capable d’« avoir l’intuition qui permet à la poésie de sortir de l’impasse où la pensée du non-être risque de la faire se perdre » [25]. D’où le choix de traduire la poésie en vers libres, avec la conviction que la traduction poétique appartient à titre plein à l’œuvre du poète-traducteur : ce qui suppose une affinité avec l’auteur qu’il traduit, dont il reprendra, sans l’imiter, le projet original en l’accueillant dans son propre univers linguistique et expressif [4]. Quand le seau descend dans le puits qui est l'autre étoile. L’infinito des Canti est, d’après Yves Bonnefoy, le texte qui mieux que tout autre témoigne de la proximité-différence unissant Leopardi au romantisme : car il remplace la tendance romantique à l’identification avec le symbole (qui correspondrait à l’état d’esprit du poète) par le rêve de qui souhaiterait « […] s’évader du monde visible […] se perdre dans l’abîme de l’incréé » [18]. Vous n’êtes actuellement pas connecté(e) en institution. Traduction par Miguel Ángel Real (Les passages en italiques sont en français dans l'original, N.d.T.) Le choix de bannir tout archaïsme lexical fait inévitablement perdre certaines nuances musicales et sémantiques de la polysémie de l’original : c’est le cas du mot-clé « ricordanza » — dont le traducteur saisit pourtant bien la valeur de mot-valise contenant aussi les lexèmes italiens « cor » (cœur) et « danza » (danse) [42] —, sorte de souvenir cher au cœur dont le seul mot français de « souvenir » (utilisé dans la traduction de Alla luna [43]) ne peut nullement rendre la richesse — mais comment faire autrement en français ? D’ailleurs l’importance du sonnet comme structure formelle — en cela proche de grandes découvertes de la science expérimentale et du syllogisme — est telle qu’il arrive à lui attribuer la capacité de « mettre en question l’ordre social ! Lorsque en 1994 Yves Bonnefoy publie sa traduction des vingt-quatre premiers sonnets, pour une édition d’art à tirage limité1, il la fait précéder d’un essai intitulé "Traduire les sonnets de Shakespeare". Quand le seau touche l'eau, qui le soulève, Shakin' Stevens - Merry Christmas Everyone, Hubert Clos Lus - Soleil rouge sur Hambourg. 11L’écriture traductrice d’Yves Bonnefoy est caractérisée par un certain nombre de stylèmes et de procédés récurrents que les quelques exemples qui suivent se proposent de mettre en évidence. Fabio Scotto, « La risonanza dell’altro. Read about music throughout history Read. 30 citations d'Yves Bonnefoy - Ses plus belles pensées Citations d' Yves Bonnefoy Sélection de 30 citations et phrases d' Yves Bonnefoy - Découvrez un proverbe, une phrase, une parole, une pensée, une formule, un dicton ou une citation de Yves Bonnefoy issus de romans, d'extraits courts de livres, essais, discours ou entretiens de l'auteur. Les numéros de page à côté des sonnets cités se réfèrent à cette édition. Tu as assez battu. allemand → espagnol. Les deux occurrences italiennes du même mot « inganno » (v. 2 et 4) sont rendues par les deux termes différents d’« illusion » et de « rêves », signe d’une attitude exempte de tout littéralisme. Nouvelle traduction. Autonomie de la récréation stylistique dont cet autre vers du sonnet LVII présente un admirable exemple : « Attendre, ou n’y plus croire : même fatigue », pour : « onde e ‘l lassare e l’aspectar m’incresce » [80] ; où l’on appréciera, en particulier, la prolepse qui par le nom « fatigue » nominalise le verbe « m’incresce », et le recours aux deux points remplaçant la double conjonction italienne paratactique « e ». Enfin, la traduction au dernier vers de « del tutto » par « de tout ce qui est » (je souligne) confirme une fois encore le désir d’éclaircir par l’interprétation les termes métaphysiques de l’argumentation lyrique léopardienne : dans le but de revenir à cette « pure musique » [52] d’avant les mots, ouvrant sur l’immédiateté sensible de leur consistance matérielle — sur l’amoureuse « naïveté fondatrice » [53] de leur être. 2En ce qui concerne la théorie de la traduction, Yves Bonnefoy garde toute son autonomie vis-à-vis des tendances strictement linguistiques du formalisme structuraliste et du fonctionnalisme socio-linguistique de la communication ; de même, dans la querelle ciblistes-sourciers opposant les sémanticiens linguistes aux stylisticiens littéraires, il refuse de prendre une position nette, en raison de l’impossibilité de réduire un texte à son sens, et de l’exigence de récréer un son et un rythme modernes et personnels loin de toute tentation archaïsante. Le voyage de l'homme, de la femme est long, plus long, C'est une étoile au bout du chemin, un ciel. Et sa traduction est, certes, extraordinaire. Le destin n’a donné que de mourir. Yves Bonnefoy et le haïku 13 En 1972, quatre années après un voyage en Inde puis au Japon, Bonnefoy consacre un essai à Bashô, « La fleur double, la sente étroite : la nuée 25 » – la revue L’Éphémère publiant la même année une traduction du journal de voyage de … Courbés, le dos chargé d'une masse noire, Certains semblent attendre, d'autres s'effacent. 10Le contre-exemple de la traduction des premiers vers de L’infinito fait preuve, en l’occurrence, d’un souci de fidélité plus sourcier, lorsqu’avec le choix du singulier « cette haie » [39] il résiste à la tentation de traduire « questa siepe » par un pluriel (« ces haies ») — solution qui aurait alors suggéré une tout autre sorte de paysage : celui du rêve d’une possibilité pour le poète de « chercher plus loin, voir plus loin, espérer encore, malgré la mort, comme le berger dans les dunes de l’Asie » [40] ; car il lui faut garder l’idée substantielle et spatio-temporelle d’« un sentiment très marqué de la proximité et même de l’ampleur de “questa siepe”, de “cette haie-ci”, toute proche […] » [41]. 13Voyons maintenant la traduction de A se stesso, utile pour montrer à la fois les stylèmes dominants d’une réécriture et d’une herméneutique sous-jacente : 15Sur le plan quantitatif, constatons tout d’abord l’incrémentialisation qui rallonge l’original d’un vers : ce qui implique que le traducteur travaille sur le texte dans son ensemble, et non pas sur chaque vers en tant que tel. Le voici donc, accompagné de sa belle traduction par Yves Bonnefoy (« Le faucon ne peut plus entendre le fauconnier ») : THE SECOND COMING. Collection Poésie, Mercure de France Parution : 13-04-2000 «Faut-il justifier une tentative nouvelle de traduction, quand il s'agit de l'"Ode au rossignol" ou du "Chant du pasteur errant" ? Est la vie, et jamais rien d’autre. Longtemps plus connu en France comme patriote et surtout comme philosophe pessimiste, que comme poète, la renommée de l’auteur des, Car la lune à laquelle s’adresse le berger et ne cessent de s’adresser nombre d’autres poèmes de Leopardi, lune “, Ta fatigue, mon cœur. Mais toujours l'eau est close, au fond du puits. Faisant écho à la deuxième partie du vers 12 (« c’est le fruit, cette honte » [77]), l’articulation du vers final en deux segments traduit « è breve sogno » par une double proposition (« c’est bref, ce n’est qu’un songe »), grâce à la réitération du présentatif, ou bien à l’ajout d’un déictique de renforcement à valeur démonstrative. Yves Bonnefoy est né à Tours (Indre-et-Loire) le 24 juin 1923. En 1960, il traduit Jules César, de Shakespeare.