Il s'y heurte déjà à Léon Trotski, chef suprême de l'Armée rouge[28], qui défend le « recyclage » de ces spécialistes que Staline exécute dès qu’il en a l’occasion. Sa sœur Svetlana s’était vivement opposée et a sauvé sa fille Galina quand Staline voulait l’envoyer à Dietskiï Dom[138],[139]. Cette citation est fréquemment invoquée par les défenseurs de Staline, qui l'attribuent à tort à Churchill[81], tandis que leurs adversaires pensent que, sans Staline, l'industrialisation du pays, amorcée déjà à l'époque tsariste, aurait connu la même dynamique à un coût moins élevé[82],[83],[84]. Des organisations communistes anti-staliniennes se créent à partir des années 1920. La plupart des staliniens considèrent que ce sont des Juifs qui ont incarné les tendances les plus internationalistes du marxisme (Trotsky, Rosa Luxemburg, Zinoviev, Kamenev, etc.) Staline était un bourreau de travail — « Un vrai bolchevik ne devrait pas avoir de famille parce qu'il devrait se donner totalement au Parti. La seconde femme de Staline, Nadejda Alliloueva, meurt le 9 novembre 1932. Aux yeux de Trotski, Staline représentait le « Thermidor » de la révolution russe (bien qu'au contraire du Thermidor français, celui-ci ait relancé la transformation sociale et la terreur à un degré que nul n'aurait osé prévoir)[90]. Durant la campagne de déstalinisation, les portraits de lâancien chef dâÃtat sont retirés des lieux publics, les institutions et les localités portant son nom sont rebaptisées et les livres dâhistoire réécrits. Enfin, en 1935, Staline ramène l'âge limite pour la condamnation à mort à douze ans. », « transformation radicale de son caractère […] tarissant en lui ses dernières sources de sensibilité, redoublant sa brutalité, sa jalousie et sa tendance à s’apitoyer sur lui-même », « son chouchou […] [j]e comprends maintenant que c’était un père très aimant », « Tout petit, cauteleux, peu sûr de lui, cruel, nocturne et d'une méfiance perpétuelle, Staline paraît tout droit sortir de la, « renommé pour son impénétrabilité de sphinx et sa modestie flegmatique », « sans doute à la suite d’un accident de voiture à cheval », « un homme différent suivant les moments », « inspecter et vérifier en cassant quelques gueules », « résout les problèmes alors que le Politburo se contente de gratter du papier ! De très nombreux bolcheviks entrés au Parti dès l'adolescence, souvent bien avant la révolution, ont d’ailleurs servi la politique (et les crimes) de Staline sans état d'âme (Molotov, Kliment Vorochilov, Boudienny, Grigory Ordjonikidze, Kirov, Iagoda, Iejov, etc.). En décembre 1934, Sergueï Kirov, chef du Parti à Léningrad, est assassiné. nécessaire] continuent leur progression vers le centre du Reich. À plus court terme, Staline fournit aussi à la population des boucs émissaires aux difficultés du quotidien, en rejetant tout le mal sur une pléthore de « saboteurs ». 2005. Les purges de l'avant-guerre, en particulier celle de 1937, ont profondément affaibli l'Armée rouge, puisque la quasi-totalité des généraux modernisateurs et compétents a disparu : environ 90 % des cadres supérieurs de l'armée ont été éliminés, tandis que 11 000 officiers sur 70 000 ont été fusillés et 20 000 autres sont internés dans les camps du Goulag. Il rapproche parallèlement l'Union soviétique des États occidentaux, ce qui a pour conséquence l’entrée tardive de l’URSS dans la SDN (1934) ou la conclusion du pacte d'assistance franco-soviétique lors de l'entrevue Laval-Staline (mai 1935). Avant le début de la Seconde Guerre mondiale en Europe, l'URSS remporte deux batailles de frontières contre le Japon : la bataille du lac Khassan en 1938, puis la bataille de Khalkhin Gol en Mongolie en 1939. Dans la synthèse récente de Simon Sebag Montefiore[9],[157], la « plus éminente médiocrité du Parti » (dixit Trotski) est décrit comme étant, en réalité, un autodidacte passionné et un dévoreur de livres — capable de lire plus de 500 pages par jour, il se faisait déjà remarquer à ce sujet en exil, s’appropriant sans partage les livres de ses camarades décédés[185]. Si l'on compare au même jugement porté par exemple sur Mikhaïl Gorbatchev (-24), on constate une forte inversion par rapport au jugement généralement porté par l'Occident. Son dernier pseudonyme, Staline, apparaît pour la première fois le 25 janvier 1913 dans le journal La Pravda, le mot stal voulant dire acier en Russe[26]. De même, sur cinq maréchaux, seuls ont survécu les deux tenants inconditionnels de la cavalerie, amis de toujours de Staline, mais ennemis jurés de l'arme blindée. Il s'évade en mars 1909[24][Information douteuse]. Or Ekaterina Geladzé est morte le 4 juin 1937, c'est-à-dire en pleine affaire Toukhatchevski(ce dernier et les autres accusés ont été arrêtés fin mai 1937, le procès a eu lieu le 11 juin et l'exécution de la sentence vraisemb… Il nie aussi l'existence des famines meurtrières de 1932-1933 (Holodomor) et de 1946-1947 après les avoir en partie provoquées par une politique impitoyable de réquisitions forcées de produits agricoles dans les campagnes. Découvrez le parcours de son successeur, Staline . Des outils pour comprendre - Mesurer le temps : Le régime communiste fondé par Lénine aura somme moins duré qu'une vie d'homme (74 ans, de 1917 à 1991). Pendant les Grandes Purges, la belle-famille de Staline, après avoir partagé des années son quotidien au Kremlin, est arrêtée puis exécutée avec son accord : Aliocha Svanidze et sa femme Maria Svanidze seront fusillés en 1941. Pour les autres significations, voir, Montée vers le pouvoir suprême (1917-1929), NEP, mort de Lénine et éviction de Trotski, Grandes Purges, refondation définitive du pouvoir de Staline, Bilan des assassinats de masse et déportations commis sous Staline, « garnement des rues […] d’une intelligence exceptionnelle », « traumatisé par la violence, l’insécurité et la méfiance, mais inspiré par les traditions locales de dogmatisme religieux, de vendetta et de brigandage romantique », « Je fus renvoyé pour propagande marxiste », « La mort résout tous les problèmes. Pendant la guerre civile, Lénine apprécie Staline comme un exécutant efficace et discipliné, qui lui a assuré que « [sa] main ne tremble[rait] pas », mais leurs relations politiques et personnelles se dégradent sensiblement en 1922-1923. En 1905, il ne participe pas à la révolution ; il affirme ultérieurement qu’il se trouvait alors à préparer des révoltes en Kartalinie[9]. Il veille également jalousement à la santé des autres dirigeants, les forçant à prendre les eaux et à se reposer[180]. Cette apparence avenante va jusqu’à infliger au futur maréchal Joukov une insomnie après sa première rencontre avec lui[163] ; Churchill dit, après la conférence de Téhéran, que « Staline peut être si désarmant quand il le veut »[164]. Mais au cours de l'été, Staline prend la décision de rétablir ce dernier à l'identique. Il débarque en personne à Leningrad et en fait déporter des milliers d'habitants. Les événements se déroulèrent comme si la Russie soviétique n'existait pas. La mère de Staline meurt en 1937. Sa bibliothèque comportait 20 000 volumes dont beaucoup soigneusement annotés et fichés. Cet épisode lui vaut d’être remarqué à nouveau et rappelé à Moscou par Lénine, qui accorde une grande valeur à l’impitoyabilité dont Staline a fait preuve, en dépit du gâchis d’hommes en découlant. La première femme de Staline, Ekaterina Svanidzé dite « Kato », qu’il ne voyait qu’épisodiquement[9], meurt du typhus[réf. Trostski sera par ailleurs assassiné en 1940 au Mexique par Ramon Mercader, un militant communiste espagnol devenu agent du NKVD. En outre, les destructions matérielles en URSS sont gigantesques, les pires subies par un belligérant dans ce conflit. Staline ne vint pas aux funérailles, mais envoya une couronne. Vadim Erlikman, donne les estimations suivantes : En incluant les victimes de la famine on arrive à des chiffres de plus de 20 millions[122],[123],[124],[125],[126],[127],[128],[129]. Tout d’abord, lors du VIIe congrès du Komintern en août 1928, il impose la politique « classe contre classe » aux partis communistes. Hanté comme tous les bolcheviks par la possibilité d'une prochaine confrontation avec les pays capitalistes, il veut accélérer à tout prix la modernisation industrielle pour s'y préparer. Un protocole secret prévoit le partage de l'Europe centrale en « zones d'influences » et les relations économiques entre l'Union soviétique et l'Allemagne nazie sont très fortement accrues permettant à Berlin d'accumuler des stocks vitaux de matières premières. Des luttes de pouvoir sâaffirment rapidement. Staline a été plus qu'aucun autre homme d'État de l'époque moderne l'objet de passions extrêmes. Il est également rendu responsable de la rupture avec Tito â rupture qui a mis en danger les « relations pacifiques avec les autres nations » et nié la nécessaire reconnaissance de la pluralité des voies menant vers lâétablissement du socialisme. Il fait en sorte que la Pravda et les Izvestia révèlent la tromperie du complot des « blouses blanches » tout en soulignant les tortures subies par les médecins injustement accusés. Par ailleurs, vis-à-vis de la société soviétique, il desserre l'emprise du gouvernement, noue une trêve avec les Églises, met l'accent sur la défense de la patrie plutôt que sur la Révolution. Il y rencontre pour la première fois Lénine[23]. Nicolas Werth montre ainsi que 94 % des victimes des Grandes Purges de 1937-1939 n'étaient pas communistes. Il aide Lénine lors de sa fuite en Finlande, le dissimulant et l’escortant jusqu’à sa mise en sécurité[9]. Nombreux exemples de la relative distanciation que ses premiers fidèles conservaient envers Staline et son culte dans Simon Sebag Montefiore, Ces mécanismes et objectifs de la Grande Terreur ont été analysés par, Churchill écrit à ce sujet : « L'offre des Soviétiques fut de fait ignorée. En octobre 1961, à la suite du XXIIe Congrès du PCUS dénonçant le culte de la personnalité du père des peuples, Nikita Khrouchtchev décide de retirer le cercueil de Staline du mausolée[77]. Fervente orthodoxe, abandonnée par son mari, elle pousse son fils, « garnement des rues […] d’une intelligence exceptionnelle »[9], vers la prêtrise et finance difficilement ses études. Cela permettait à Staline de conserver son influence : tout en affirmant à Molotov pouvoir répondre à « autant de question qu['il le] veut »[170], il se plaignait parfois également de ne pouvoir « des décisions sur toutes les questions possibles et imaginables soulevées au Politburo. [31] » En dépit des vœux de Lénine et de sa famille, Staline le sacralise, le faisant embaumer et installer dans un mausolée provisoire sur la place Rouge[9]. Plus de vidéos sur La Classe d'Histoirehttp://youtube.com/c/laclassedhistoire?sub_confirmation=1 -En 1924, Lénine meurt sans désigner de successeur (Doc.5 P45) Staline finit par s’imposer et exile Trotski en 1929 : Il devient le seul dirigeant de l’URSS. Le mariage de Kato rapproche une partie de sa famille de Staline, dont certains restent proches de Staline même après son mariage avec sa seconde épouse, comme Alexandre « Aliocha » Svanidzé, le frère banquier de Kato, et sa femme Maria, cantatrice juive géorgienne, dont le journal intime est une riche source de renseignements sur l’intimité de Staline[9]. Il crée en 1947 le Kominform, un rassemblement de partis communistes européens à l'image de l'Internationale et dirigée par le PCUS. En juin 1940, Staline annexe les États baltes, puis en août la Bessarabie roumaine, érigée en République socialiste soviétique de Moldavie. Bibliographie - Staline : La cour du Tsar rouge de Simon Sebag Montefiore. En 1939, à l'arrêt des Grandes Purges — autrement appelée la Grande Terreur d'autant que, selon les calculs de Nicolas Werth, elles ont frappé à 94 % des non-communistes — Staline a éliminé les dernières sphères d'autonomie dans le parti et la société, et imposé définitivement son culte et son pouvoir absolu. Treize volumes de ces œuvres ont été publiés en russe de 1946 et 1952. En août 1936, le premier des trois procès de Moscou engage la liquidation physique de la vieille garde bolchevique. »[168]. », « traditionnelle chevalerie géorgienne altern[ant] avec une goujaterie puérile quand il avait bu », « ne le laissaient pas tranquille parce qu’elles voulaient toutes coucher avec lui », « la musique est une excellente chose : elle empêche l’homme d’être ravalé au rang de la bête », « un sens de l’hospitalité recherché, à la manière orientale », « Je suis prêt à vous aider et à vous recevoir. On lui a aussi parfois prêté une maîtresse ou épouse nommée Rosa Kaganovitch, présentée comme sœur de Lazare Kaganovitch[133]. Impuissant à empêcher la rupture soviéto-yougoslave (1948), Staline développe une campagne intense contre Tito, qu'il avait épargné au moment des Grandes Purges, et multiplie les procès truqués de communistes disgraciés en Europe de l’Est, notamment à Prague où la plupart des accusés sont choisis parmi des Juifs (procès de Prague contre Rudolf Slánský et d'autres hauts dignitaires du Parti communiste tchécoslovaque, 1952). », « Tu es un homme impossible. Staline ont une vision très différente du futur de l’URSS et du communisme. Le « second stalinisme » se caractérise aussi par un retour encore plus affirmé au nationalisme et au chauvinisme, un renforcement de la russification et de la répression des minorités, une campagne antisémite contre le « cosmopolitisme »[63]. Les Mémoires de Khrouchtchev mentionnent que c'est la vieille gouvernante de Staline Matrena Boutouzova qui le découvre ainsi. Il entretient plus largement une atmosphère de suspicion généralisée qui brise les solidarités amicales, familiales ou professionnelles[46]. Pleurerez-vous au récit de la mort de Staline comme des millions de ses contemporains? Le culte de la personnalité construit autour de sa personne, le secret systématiquement entretenu autour de ses faits et gestes, le travestissement de la réalité par le recours incessant à la propagande, la falsification du passé, la dénonciation délirante de complots, de saboteurs et de traîtres, l’organisation de procès truqués, la liquidation physique d’adversaires politiques ou de personnalités tombées en disgrâce sont des caractéristiques permanentes de son régime. Sa brutalité occasionnelle était également bien connue : ainsi déclare-t-il ouvertement à des fonctionnaires qu’il leur « briserait les os », et demande-t-il à l’occasion à Molotov de tout « inspecter et vérifier en cassant quelques gueules »[159]. Les écrivains, musiciens et artistes voient leurs créations étroitement soumises au réalisme socialiste, et Staline charge son protégé Andreï Jdanov de les remettre au pas par une violente campagne doctrinaire (Jdanovtchina). Un grand choc pour Svetlana est la découverte, en lisant en 1942 un article dans une revue anglaise, que sa mère n’est pas morte d’une crise de l’appendicite, mais d’un suicide[152]. En 2020, la décision d'orner d'un portrait mosaïque de Staline un mur intérieur de la nouvelle « cathédrale principale des forces armées russes », dans le parc de loisirs Patriot, près de Moscou, soulève une polémique jusqu'au sein même de l'Église[107] : « Que Dieu nous garde de consacrer un temple orthodoxe avec l'image d'un scélérat et un pourfendeur de l'Église dont les mains sont couvertes de sang de saints », réagit Nikolaï Balachov, vice-président du Département des relations extérieures du patriarcat de Moscou[108]. L'effondrement des régimes d'Europe de l’Est (1989) et la désintégration de l'URSS (1991) achèveront l'agonie de la structure du système économique soviétique près de 35 ans plus tard. Les jeunes promus de la « génération de 1937 » (Khrouchtchev, Beria, Malenkov, Jdanov, Brejnev, etc.) Au retour il passe par l'Allemagne où il rencontre Lénine à Leipzig. La social-démocratie, qu'il a qualifiée d'« aile modérée du fascisme », est considérée comme l'ennemi prioritaire, et toute entente même tactique avec elle est prohibée. Pour Trotski et les trotskistes, Staline est d'abord le représentant de la bureaucratie, qui a « trahi la révolution » en la privant de sa dimension internationale au profit du « socialisme dans un seul pays », et qui a liquidé l'héritage de Lénine ainsi que la vieille garde. Le fruit de cette rencontre est un article expliquant la position du parti bolchevique sur le problème des nationalités. Jusqu'à la nuit du 21 au 22 juin 1941, il livre ponctuellement et à crédit les céréales et des matières premières dont le Reich a besoin. Sa présence galvanise les énergies et enraye un début de panique. Il répliqua à Ivan Issakov, qu’il venait de nommer commissaire à la Marine, que son unijambisme n’était pas un problème : vu que la marine avait été « commandée par des gens sans tête, une jambe n’est pas un handicap »[167]. 2 d'une loi signée par, Ведомости Съезда народных депутатов и Верховного Совета Российской Федерации. Dès 1956, son successeur Nikita Khrouchtchev dénoncera les crimes commis sous le régime de Staline et entreprendra une vaste campagne de « déstalinisation ». Face à la dégradation de son état de santé, le Politburo enjoint à Lénine de ne pas travailler plus de dix minutes par jour. En pratiquant une politique d'extermination contre les populations slaves et surtout juives[59], les nazis se sont eux-mêmes privés de la possibilité de bénéficier d’un soutien de la population soviétique parmi laquelle les mécontents de la dictature stalinienne étaient pourtant nombreux. Selon le garde du corps de Staline Alexandre Rybine, c'est l'officier de sécurité Piotr Lozgatchev qui force la porte et trouve Staline tout habillé (son pantalon de pyjama trempé d'urine[66]), allongé sur le tapis, inconscient, frappé par une attaque cérébrale, vraisemblablement peu de temps après le départ de ses collaborateurs[68]. Ainsi, en 1935, le diplomate français Alexis Leger, secrétaire général du Quai d'Orsay, alors présent à Moscou avec Pierre Laval, le président du Conseil français, constate que Staline se fait verser de la vodka depuis un carafon personnel qui, en réalité, contient de l'eau. Stephen G. Wheatcroft, « Victims of Stalinism and the Soviet Secret Police: The Comparability and Reliability of the Archival Data. D'autres voient Staline avant tout comme un chef d'État russe, continuateur des tsars et incarnation des ambitions nationales de l'ancienne Russie. Cet humour cynique transparaît dans les nombreuses annotations dont il couvrait livres et documents, se contentant souvent d’un commentaire sarcastique « Ha-ha-ha ! Après 1961, seules la République populaire de Chine de Mao Zedong, la Corée du Nord de Kim Il-sung et l'Albanie d'Enver Hodja continuent à se réclamer ouvertement de Staline, et ce jusqu'à la mort de Mao Zedong en 1976. « Staline » redirige ici. »[170]. Joseph Staline (19 mars 1946 - 5 mars 1953) Gueorgui Malenkov (6 mars 1953 - 8 février 1955) Nikolaï Boulganine (8 février 1955 - 27 mars 1958) Né Iossif Vissarionovitch Djougachvili, surnommé Sosso (diminutif de Iossif ou de Iosseb) pendant son enfance, il se fait ensuite appeler Koba (d'après un héros populaire géorgien) par ses amis proches et dans ses premières années de militantisme clandestin au sein du Parti ouvrier social-démocrate de Russie (POSDR), auquel il adhère en 1898. En Union soviétique, une direction collégiale se met en place, dominée un temps par Lavrenti Beria qui contrôle toujours l'appareil policier et certains ministères stratégiques. Staline restaure aussi le titre de maréchal, revient au nationalisme grand-russe, à l'académisme dans l'art, à la libre consommation de la vodka. Staline respecte scrupuleusement les conditions du pacte germano-soviétique. Comme le décrit l'historien britannique, le même homme qui détruisit froidement des millions d'existences savait aussi être un très bon mari sincèrement accablé par l'énigmatique suicide de sa femme, un père attentionné et un ami chaleureux. De ce fait, les troupes soviétiques n'ont été mises en alerte que très tard — le 22 juin à 0 h, à la suite de l'ultime désertion d'un soldat allemand — et incomplètement, permettant par exemple que l'aviation allemande détruise partiellement l'aviation soviétique restée au sol. Dans un premier temps, les attaques contre Staline et les voies ouvertes par le XXe Congrès choquent profondément lâorthodoxie communiste en URSS et à travers le monde. Sur la naissance du groupe de Tsaritsyne et son importance cruciale par la suite, L'agent du NKVD Krivitsky, passé à l'Ouest à la fin des années 1930, a appris à Boris Souvarine que telle était la dénomination méprisante dont Staline affublait en privé la. L'historienne Anne Applebaum estime que 18 millions de Soviétiques ont connu le Goulag sous Staline et six autres millions l'exil forcé au-delà de l'Oural ; un à deux millions de personnes y décédèrent. », « Un dirigeant mondial, TU L'AS ENCULÉ ! Conséquence de la dégradation croissante de leurs relations personnelles, Svetlana critique durement la politique de l'État et donc de son propre père après la fin de l'ère stalinienne[150], surtout après 1967 et sa fuite de l'Union soviétique[139]. Staline n’a vu son petit-fils que brièvement deux fois dans sa vie. Pour obtenir « l'adhésion » totale de ses troupes, des équipes spéciales du NKVD sont chargées de mitrailler les soldats qui refluent vers l'arrière : cette technique a par exemple été expérimentée devant Moscou et à Stalingrad[réf. Elle facilite surtout l'accès au pouvoir d'Adolf Hitler en Allemagne. Pour de nombreux anarchistes ou sociaux-démocrates, ainsi que pour la plupart des historiens actuels, il n'y a pas au contraire de discontinuité entre Lénine et Staline. Le dossier médical de Nadia, conservé par Staline et disponible aujourd'hui, révèle qu'elle souffrait de dépression et de solitude, son mari n'ayant plus guère de temps libre à lui consacrer, comme il le reconnut dans les années 1950[141]. Sa fonction, apparemment technique, de secrétaire général du Comité central, sa qualité de membre du Politburo et de l'Orgburo, lui permettent de maîtriser un nombre croissant de leviers de pouvoirs, dont notamment la nomination de cadres du Parti : il peut ainsi placer ses fidèles aux postes-clé de l'appareil. Il impose dès lors son rythme d'existence à ses proches collaborateurs, et de là à d'innombrables fonctionnaires de Moscou et d'URSS, à tous les échelons. Iouri Davydov raconte à la NTV que son père l'avait informé de son lignage, mais, parce que la campagne contre le culte de la personnalité de Staline était à son apogée, lui avait dit de se taire. Svetlana a une relation privilégiée avec son père, celui-ci étant très attentionné vis-à-vis d'elle pendant son enfance, au contraire des sentiments qu'il manifeste envers ses fils. D'où, à partir de fin 1928, la priorité absolue que Staline accorde à l'accumulation du capital par pressurisation de la paysannerie (jusque-là ménagée par la NEP), au développement « à toute vapeur » des moyens de production et de l'industrie lourde. En Russie, le culte de Staline n'est pas exclusivement le fait de nostalgiques du régime. Beria, lâhomme fort de la nouvelle équipe dirigeante, ouvre une ère de réelles réformes. Molotov dit que les femmes « raffolaient de lui » et était impressionné par ses « succès » féminins. Découvrez le parcours de son successeur, Staline . Staline, d'origine géorgienne, est nommé « commissaire aux nationalités » dans le Conseil des commissaires du Peuple. STALINE Joseph Vissarionovitch Djougatchvili, dit (1878- 4 mars 1953) Nécropole du Mur du Kremlin à Moscou (Fédération de Russie) Maints vétérans du Parti, mais plus encore les nouveaux bureaucrates d'origine plébéienne qu'il promeut en nombre, se reconnaissent facilement en ce personnage d'apparence bonhomme, bon vulgarisateur, qui se tait à la plupart des réunions et fume tranquillement sa pipe entre deux paroles apaisantes[30]. Néanmoins, dès le retour d'exil de Lénine, il se range très rapidement aux Thèses d'avril. En réalité, Staline était parfaitement au courant et pilotait en personne toutes les opérations de la Grande Terreur. L'absence de Staline aux funérailles de sa mère pourrait donc indiquer qu'il considérait sa présence à Moscou comme absolument nécessaire et donc, contrairement à ce qui est généralement admis, que le risque d'un coup d'État militaire était réel ou à tout le moins que Staline le croyait tel[réf. Par ailleurs, s'il est certain aujourd'hui que Staline est responsable de la mort de plus de communistes qu'aucun dictateur anticommuniste au monde (même Hitler a, comparativement, tué moins de dirigeants du KPD), la thématique faisant des communistes les « premières victimes de Staline » est relativisée fortement. Cet organisme d'État rigide est chargé de la mise en place et de l'exécution de cette planification impérative et très ambitieuse. En 1943, Staline refusa de l'échanger contre le Maréchal Friedrich Paulus, capturé par l'Armée rouge lors de la bataille de Stalingrad : « Un lieutenant ne vaut pas un général », aurait-il dit ; selon d'autres sources, il aurait répondu à cette offre : « Je n'ai pas de fils. Un tic crispait régulièrement son visage ce qui exaspérait Staline. Staline meurt brutalement le 5 mars 1953 d’une hémorragie cérébrale. Staline pensait d'abord que l'expérience Hitler ne durerait pas : « Après lui, ce sera nous ». Son plus proche collaborateur Gueorgui Malenkov, averti de la situation, téléphone à Beria seul habilité à autoriser un médecin à s'approcher de Staline (il soupçonnait ses médecins de vouloir le tuer) mais le chef de la police politique est introuvable[69]. En outre, Staline et Nadia adoptent Artiom Sergueïev, fils d’un autre révolutionnaire, en 1921[9]. Rapidement, le jeune Djougachvili devient athée[13] et commence à se montrer rebelle à l'autorité du séminaire. Souffrant depuis plusieurs années d'athérosclérose, il avait déjà subi plusieurs attaques cardiaques qui l'avaient amené à arrêter de fumer et boire moins d'alcool au profit du thé[65]. Le corps du dictateur rouge sera retiré du Mausolée de Lénine en 1961. La prise des capitales, Moscou et Léningrad, qui seront protégées par des troupes d'élites, est, cette fois, exclue. Même en vacances à Sotchi, alors que Molotov ou Kaganovitch assument officiellement ses fonctions, les documents s'entassaient et le courrier lui arrivait quotidiennement par avion depuis Moscou[182]. Cependant, lorsque Kroutchev, successeur de Staline, décida de dénoncer publiquement certains des actes répréhensibles du grand Manitou, traité pour la première fois de criminel, l’audace de ses propos laissa l’assistance pétrifiée avant qu’elle ne fasse son chemin dans les esprits. Tel jadis le tsar Nicolas Ier censurant en personne Alexandre Pouchkine, il lisait lui-même de nombreux manuscrits de poètes et romanciers, et visionnait pratiquement tous les films (il raffolait des westerns et des films policiers américains et était un admirateur de Spencer Tracy et Clark Gable[188]) qui sortaient en URSS. Voir les contributions. Le point culminant de l'URSS reçoit le nom de « pic Staline ». Mais persuadé que la guerre avec les nazis est inévitable, il décide le transfert des usines d'armement vers l'est (au-delà de Moscou) et arrête la stratégie de l'Armée rouge pour cette confrontation. En 1926, allié à la droite du parti, regroupée autour de Boukharine, il fait écarter du Politburo et du Komintern Trotski, Zinoviev et Kamenev, réconciliés entre-temps. L’homme à la hache. Il précise que, « maladivement soupçonneux », Staline « avait à lâévidence des plans pour achever les anciens membres du politburo ». […] Qui que tu sois, tu dois toujours raisonner en être humain et non pas suivant la formule « en 30 ans, seulement 650 000 personnes ont été fusillées » (c'est ce qu'on m'a rétorqué hier) »[102]. L'Internationale cesse d'être l'hymne soviétique pour être remplacée par un chant patriotique qui mentionne son nom. » — ; il avait conservé de son passé de conspirateur une mémoire prodigieuse et travaillait fréquemment jusqu'à 16 heures par jour[163]. Néanmoins, une telle relation a été niée par Svetlana Allilouïeva[134]. En 1961, le corps embaumé de Staline est retiré du mausolée de Lénine et Stalingrad devient Volgograd. Il transforme rapidement cette fonction, à l’origine administrative, en fonction la plus importante du pays. Des gens disparurent pour avoir mal orthographié le nom de Staline ou pour avoir enveloppé un pot de fleurs avec une page de journal comprenant sa photo[réf. Il affirme que le parti doit sâéclipser derrière le gouvernement et le laisser travailler. Il s'évade le 13 septembre et retourne à Moscou. Dès 1948, après la mort de Jdanov, M. Malenkov apparaît comme le dauphin, successeur officieusement désigné de Staline, alors que M. Khrouchtchev est, en Ukraine, secrétaire du parti pour la république. S'il fit éliminer sans état d'âme tous les écrivains qui avaient un jour pu le critiquer (Boris Pilniak, Ossip Mandelstam, Isaac Babel, etc. Il veille à la vie de son entourage parfois jusqu’au moindre détail, cédant son appartement à son hôte Mikoïan parce qu’il lui plaisait ou couchant lui-même le fils de Beria[159], constituant ainsi « une noblesse de type féodal dont les privilèges dépend[ent] totalement de sa loyauté »[165]. Staline fait payer cet échec à Toukhatchevski durant les Grandes Purges[9]. Les rescapés du régime stalinien sont libérés du Goulag et la réhabilitation globale des victimes de Staline, initiée par Khrouchtchev, stoppée sous Brejnev, est relancée sous Gorbatchev et achevée après la dislocation de l'URSS. Il n'est pas surprenant que peu de gens croient dans la version officielle de la mort de Staline survenue le 5 mars 1953.