Devant la simultanéité des soulèvements et la similitude des comportements dans l'Ouest, les contemporains ont cru y voir la preuve d'un complot, qu'ils rapprochaient de la tentative du marquis de la Rouërie avec l'Association bretonne. La jeunesse des Chouans est fortement liée à la conscription militaire dans le cadre de la levée en masse qui touche les célibataires de 18 à 25 ans. Le surnom de Chouan avait été donné au grand-père de Jean Chouan parce qu'il était naturellement taciturne et triste et que, dans les réunions, il se tenait toujours dans un coin à l'écart. Boisguy est emprisonné le 18 mars 1797, Jean Jan est tué le 24 juin 1798. Localement, chaque bande est demeurée sous le contrôle du chef qu'elle s'était donnée. Le 25 février, Georges Cadoudal se rend à Paris, où, accompagné de Châtillon, Bourmont, Sol de Grisolles, et Edouard de La Haye Saint-Hilaire, il rencontre Napoléon Bonaparte le 4 mars. Seules quelques petites bandes de Chouans irréductibles, continuent leur actions, mais ne s'attaquent plus guère aux troupes régulières et se livrent davantage à des assassinats de patriotes. Les Chouans sont commandés par le Marquis de Montauran, dit le Gars. glapissaient, avec dédain, ces eunuques contre-révolutionnaires! Néanmoins dans les faits, Boisguy ne contrôle réellement que l'est de l'Ille-et-Vilaine et Puisaye n'est reconnu que nominalement général en chef par Frotté et Scépeaux. Sans chercher plus avant, il imagine « chouan » un vigneron remarquable de lappellation (AOC). L'armée des côtes de Brest, commandée par Lazare Hoche, basée alternativement à Rennes ou Vannes, contrôle le Finistère, le Morbihan, les Côtes-d'Armor, l'Ille-et-Vilaine, et la Mayenne. Avec quelques conjurés il tente de mettre au point un plan visant à enlever Bonaparte et à le livrer aux Britanniques. Au-delà de la question religieuse, de la suppression de la gabelle et de l'hostilité aux levées militaires, les bouleversements et les remises en cause imposés aux communautés villageoises expliquent ces tensions, autant que les rapports entre les paysans et les élites, nobiliaire et bourgeoise, ou l'opposition plus ou moins grande, mais déjà ancienne à la fin du XVIIIe siècle, entre villes et campagnes. Cependant, le 14 août, face au faible nombre de volontaires, le département ordonne un tirage au sort parmi les célibataires âgés de 18 à 45 ans. Mais, le 20 mars, une nouvelle troupe d'insurgés attaque Saint-Pol-de-Léon défendue par des gardes nationaux du Calvados et la garde nationale de Morlaix. nécessaire]. Le 27 octobre 1793, les administrateurs de Fougères mentionnent pour la première fois dans leurs rapports, le mot de « Chouans Â»[30]. Face à de telles forces, les chefs vendéens, Suzannet, d'Autichamp et Sapinaud, signent la paix le 18 janvier[57] Châtillon et Le Gris-Duval suivent le 20 janvier. La chouannerie se développa un peu plus tardivement dans la Normandie, le général qui en prit la tête était Louis de Frotté, son armée, l'armée catholique et royale de Normandie était forte selon les périodes de 4 000 à 10 000 hommes. Celui-ci attaque une diligence transportant un courrier officiel de Paris, puis repousse la garde nationale de Lamballe, qui avait tenté une sortie. Georges Cadoudal, qui combat depuis plusieurs mois avec les Vendéens, part recruter des troupes dans son Morbihan natal. Rescapés de la bataille de Savenay, Georges Cadoudal et Pierre-Mathurin Mercier, dit la Vendée rejoignent le Morbihan où Boulainvilliers est reconnu comme général en chef du département, cependant Boulainvilliers passe en Ille-et-Vilaine avec l'argent de l'état-major. Cependant, grâce au soutien du premier ministre britannique William Pitt le Jeune, Joseph de Puisaye est reconnu le 15 octobre 1794 général en chef de l'armée catholique et royale de Bretagne avec le grade de Lieutenant général, de fait son commandement s'étend à tous les territoires insurgés au nord de la Loire y compris le Maine et à l'Anjou où Scépeaux le reconnaît comme général en chef. Formés autour d'un noyau de combattants aguerris de la « Petite Vendée », les chouans pratiquent une sorte de guérilla qui naît dans les zones parcourues par les Vendéens, puis qui s'étend progressivement à travers la Bretagne, le Maine, l'Anjou et une partie de la Basse-Normandie[10]. Après avoir servi un temps dans l'armée de Châtillon, il regagne l'Ille-et-Vilaine mais ne conteste pas le commandement de La Prévalaye et se contente de reprendre la direction de la division de Fougères. Dénoncé par son hôte, Pierre-Mathurin Mercier est tué le 21 janvier 1801 à La Motte par une patrouille républicaine. Et par qui vouliez-vous donc qu'elles le fussent, êtres lâches et stupides? Le 3 juin, Cadoudal débarque à l'île d'Houat et de là gagne le Morbihan, il commande désormais à toute la Bretagne à l'exception de la rive sud de la Loire-Inférieure[63]. Concernant la profession des Chouans, environ 80 % d'entre eux sont paysans, dont près de 10 % de tisserands, dont les conditions de vie sont très proches de celles de la paysannerie[15], on compte également environ 10 % d'artisans[15]. Bien que rares, on trouve également quelques femmes parmi les combattants : l'une d'entre elles, mademoiselle du Rocher du Quengo, dite « Victoria » ou « Capitaine Victor » est officière dans la division de Bécherel et est tuée en juillet 1795 au combat des Iffs[20]. Cependant son commandent n'est que nominal, sur ses territoires comme dans les autres départements, les chefs chouans n'exercent leurs commandements qu'à l'échelle de leur canton. Les colonels de l'Ille-et-Vilaine étaient Auguste Hay de Bonteville, Alexis du Bouays de Couësbouc, René-Benjamin du Bouays de Couësbouc, Jean-Joseph Ruault de La Tribonnière, Guy Aubert de Trégomain, Charles Sévère de La Bourdonnaye, Félicité de Botherel du Plessis, Henri Baude de La Vieuville, Mathurin Dufour plus ceux des Côtes-d'Armor. Quelques chefs chouans reprennent les armes, le conflit s'étend désormais à la Normandie, jusqu'en Eure-et-Loir, avant de s'enliser[48]. Le 23 mars, dans les Côtes-du-Nord, 500 paysans des environs de Bréhand et de Moncontour se rassemblent et placent à leur tête le chevalier de Boishardy. Rapidement la Chouannerie s'étend en Bretagne, elle atteint les Côtes-d'Armor où Boishardy domine, le 15 mars elle gagne le Morbihan où Joseph de Fay et Béjarry, anciens officiers de l'armée vendéenne, aidé de Pierre Guillemot provoquent un soulèvement de paysans afin de prendre Vannes, mais les insurgés sont facilement repoussés par les Républicains au combat de Mangolérian. Lalligand-Morillon fait arrêter 27 conjurés, mais la liste de membres de l'Association est brûlée par Thérèse de Moëlien. Le 22 juillet 1792, l'Assemblée nationale législative ordonne une levée de 25 000 volontaires supplémentaires à prélever dans les départements ayant fourni de faibles effectifs et parmi lesquels se trouvait les Côtes-du-Nord. Pendant ce temps, dans l'Ouest, le général Bernadotte succède le 18 avril au général Brune[61]. Toutefois, les rassemblements de nobles au château de La Rouërie et le manque de discrétion d'agents recruteurs alertent les autorités. Le Paige de Bar est tué à son tour sur l'ile d'Houat en 1813. Dans le Léon, au nord du Finistère, l'insurrection éclate le 18 mars à Plabennec, où les paysans attaquent les commissaires escortés par la garde nationale de Brest. Cependant le 23 juin 1795 une flotte britannique dirigée par le commodore John Borlase Warren débarque 3 500 soldats de l'armée des émigrés à Carnac. Le 15 mars, 5 000 paysans venus des environs de La Roche-Bernard, Pontchâteau, et Guérande se rassemblent devant La Roche-Bernard. Les chefs ne sont guère plus âgés que leurs hommes[36]. Les principaux colonels étaient Jean Terrien, Michel-Louis Lecomte, Joseph-Juste Coquereau, Jean-Louis Treton, dit Jambe d'Argent, Marin-Pierre Gaullier, Michel Jacquet, dit Taillefer, Guillaume Le Métayer, dit Rochambeau et Claude-Augustin Tercier. En janvier 1794, alors qu'en Vendée militaire les Vendéens, écrasés lors de la Virée de Galerne, tentent de résister contre les colonnes infernales du général Turreau, au nord de la Loire des bandes de Chouans reprennent les armes dans les zones traversées par les Vendéens. La Vendée pacifiée, Hoche tourne alors ses forces vers les Chouans, face à l'importance des forces républicaines, ceux-ci mettent successivement bas les armes. Les Normands prennent la fuite, mais les Morlaisiens parviennent à repousser les insurgés. Ils préparent le retour du roi, et mènent la vie dure aux républicains, commandés par le commandant Hulot. Puisaye quitte alors le Morbihan et passe en Ille-et-Vilaine, où tous les chefs de divisions sont nobles, et rejoint la division de Mordelles commandée par Jean-Joseph Ruault de La Tribonnière. Les femmes s'impliquent dans la guerre en cachant les prêtres et les blessés et en assurant une partie de la circulation des informations et l'approvisionnement[19]. De son côté de général Harty, avant même l'arrivée du général Brune, tente une sortie sur Grandchamp, la base de Cadoudal, avec près de 4 000 hommes le 25 janvier 1800. Je désirerais revoir rétablir l'ordre... La plus grande tranquillité règne dans la ville, mais les campagnes ne sont pas de même. Après une première série de victoires, les Vendéens et les Chouans sont repoussés devant le port de Granville, le 14 novembre. En mai, Cadoudal, et plusieurs de ses officiers, quittent la Bretagne et passent en Angleterre. Les chefs organisèrent leurs troupes: chaque ville, village ou bourg formait une compagnie commandée par un capitaine le plus souvent élu par ses hommes. Condamnés à vivre dans une clandestinité presque totale, les Chouans se savent condamnés à une mort certaine s'ils sont capturés par les républicains, beaucoup sont animés par le désir de venger des proches disparus lors de la Virée de Galerne[46]. Jean Chouan prend les armes le 15 août 1792 à Saint-Ouën-des-Toits pour s'opposer au recrutement des volontaires[2]. En mars 1832, Caroline de Bourbon-Siciles, duchesse de Berry, veuve de Charles Ferdinand d'Artois, fils de Charles X, gagne clandestinement l'ouest de la France afin de relancer les guerres de Vendée en vue de proclamer son fils Henri d'Artois, alors âgé de 12 ans, Roi de France. Il n'est signé que par 21 chefs chouans sur les 121 présents, dont de Silz et Boishardy[49]. À plusieurs reprises cependant les Vendéens tentent de traverser le fleuve afin de ranimer la révolte en Bretagne et dans le Maine, la tentative la plus marquante est la bataille de Nantes livrée le 29 juin mais qui se solde par un échec pour les forces royalistes. Ce sont les mêmes thèmes qui apparaissent encore et toujours, beaucoup plus comme le produit d’un compositeur génial qui donne dans les variantes, et reprend la même architecture, mais avec de subtiles variations derrière des extérieurs d’apparence distincte. Cependant trahi, Cadoudal est arrêté par la police de Fouché le 9 mars 1804. Pierre Louis Godet de Châtillon, secondé par Louis d'Andigné, prend la direction des territoires de la Loire-Inférieure et du Maine-et-Loire situés au nord du fleuve et dispose de 8 000 hommes sous ses ordres. Il faut également ajouter en Bretagne les bouleversements institutionnels, abolissant les privilèges provinciaux ; la devise des chouans en Bretagne est « Doue ha mem bro Â» (Dieu et mon pays) et non pas « Dieu et mon roy Â» comme chez les Vendéens[6],[7]. De là il fut appelé le Chouan (le Chat-huant). Réprimées par la troupe, ces jacqueries forment une pré-chouannerie[8]. Le lendemain, deux administrateurs, Sauveur et Le Floch sont assassinés[20]. Mais Bonaparte détache 30 000 hommes des frontières et les envoie dans l'Ouest, sous les ordres du général Guillaume Brune. La constitution civile du clergé est un déclencheur. Roger Dupuy[34] distingue 5 formes de chouannerie qui évoluent dans le temps et dans l'espace. En mars 1793, des jeunes gens refusent le tirage au sort dans le cadre de la levée de 300 000 hommes, des révoltes éclatent en Mayenne, dans le Léon, le Morbihan, l'Ille-et-Vilaine, la Loire-Inférieure, la Vendée et le Maine-et-Loire. Sa tête étant mise à prix, il tente en vain, en mars 1793, de gagner l’Angleterre. L'Association dispose alors de 10 000 soldats et fixe la prise d'arme générale pour le 10 octobre, date prévue de la prise de Châlons-en-Champagne par les armées de la coalition. Il semble que la plupart des officiers royalistes leur conseillent de s'en tenir à leur fonction sacerdotale, ne serait-ce que pour en affirmer le caractère sacré et se démarquer des prêtres « jureurs » parfois officiers dans la garde nationale et souvent armés de fusils pour se protéger contre les incursions des Chouans »[23]. Les Républicains réagissent et en 1798, le ministre de la police Jean-Marie Sotin de La Coindière relance l'utilisation des Faux chouans. Les combats prennent ainsi l'allure d'une guérilla, les Chouans par petits groupes de quelques dizaines ou centaines d'hommes tendent de multiples embuscades contre des détachements militaires, saisissent les courriers et les diligences transportant les fonds du gouvernement, attaquent des bourgs à population patriote ou occupés par l'armée républicaine, exécutent les dénonciateurs, les prêtres constitutionnels et des patriotes, en grande partie des administrateurs. Revue historique et archéologique du Maine, https://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Chouans&oldid=177430138, Portail:Révolution française/Articles liés, Portail:Époque contemporaine/Articles liés, Portail:Bretagne/Articles liés directement, Portail:Anjou et Maine-et-Loire/Articles liés, licence Creative Commons attribution, partage dans les mêmes conditions, comment citer les auteurs et mentionner la licence, La raison du nom singulier de chouans pour les soldats, Il a été rapporté que les chouans contrefaisaient le cri de l'oiseau de nuit pour se reconnaître et s'appeler. En grandissant, Aurèle et Tarquin s'opposent. Le 8 février il avait ordonné la cessation des combats, et s'était rendu le 17 février auprès du général Guidal mais sous prétexte de l'expiration de son passeport il avait été arrêté et fusillé le lendemain. Les patriotes de La Roche-Bernard laissent les paysans entrer dans la ville à condition de ne pas commettre de pillages. Le film, qui sortit sur les écrans au printemps 1947, fut assassiné par la critique qui y vit une allusion malsaine à l’Occupation et à la Résistance. Commentaires sur J.E.P. Au total 6 000 hommes rallient les Vendéens lors de la virée de Galerne, ces renforts prennent alors le nom de Petite Vendée. Le refus massif de la constitution civile du clergé amène les paysans à soutenir les prêtres face au durcissement de la politique religieuse. Mais des coups de feu isolés sont lâchés par les assaillants auxquels répond un tir nourri de la part des gardes nationaux qui mettent en fuite les paysans après leur avoir tué plusieurs hommes. Le 10 juillet, deux colonnes chouannes revêtues d'uniformes anglais s'embarquent sur les navires britanniques depuis la presqu'île et sont débarquées derrière les lignes républicaines. Contrairement à une idée longtemps répandue, les marins n'étaient pas plus républicains que les paysans, ceux-ci restent cependant minoritaires au sein des Chouans, mis à part dans quelques divisions, à cause de la surveillance des côtes par de fortes garnisons républicaines, constamment sur le pied de guerre dans la crainte de débarquements de troupes britanniques[39].