Sur la scène, profonde de 40 m, il dresse son premier diorama, représentant l’intérieur de Saint-Pierre de Rome. Gabriel de Saint-Aubin représente fidèlement, dans une gouache du musée de l’Ermitage, la salle et la scène de l’Opéra de la rue Saint-Honoré pendant une représentation d’Armide, Pannini la salle du théâtre Ottoboni de Rome lors d’un concert en l’honneur de la naissance du Dauphin (Louvre), Olivero peint une grande toile montrant la scène et la salle du théâtre de Turin lors d’un opéra joué en 1740, un émule de Bibiena la scène du théâtre de Parme avec un décor monté. Pannini répandait par ses œuvres le goût des ruines romaines, et Piranèse y mêlait les styles étrusque et égyptien. Serlio illustre son traité d’architecture, publié en France en 1545, de 3 modèles gravés, selon les indications de Vitruve, pour les genres tragique, comique et satirique : rue et place bordées, pour le premier, de nobles architectures et, pour le deuxième, de bâtiments plus modestes et de boutiques, le troisième figurant un bosquet. Dès 1750-1755, le même effort est entrepris en faveur du costume historique par la Clairon et par Le Kain, avant de l’être par Talma. Les rochers et les arbres peints en 1876 par Jose Hoffmann pour le 3e acte de la Walkyrie ainsi que, la même année, l’étonnante machinerie, à bras d’hommes, qui fait tournoyer dans une eau factice les filles du Rhin, le somptueux décor du hall du Graal, la rotonde entourée d’une galerie d’un goût romano-byzantin, ornée de mosaïques d’or, œuvre de Paul von Joukowsky en 1882 pour la première de Parsifal, pourraient être signés de Cicéri ou de Cambon. À son tour, le théâtre du Marais mit à son répertoire, dans son jeu de paume de la rue Vieille-du-Temple, des pièces à machines de Denys Buffequin, qui se succédèrent de 1648 à 1670. Pour l’opéra de Quinault et Lulli Proserpine, il crée des décors extrêmement riches, chargés d’ornements et de couleurs, et des costumes qui furent gravés et aquarellés. Déjà Goethe dessinait avec brio un décor pour la Nuit de Walpurgis (musée Goethe, Weimar) et un autre pour Faust. Le jeune Louis XIV aime les fêtes et souhaite posséder, en son palais des Tuileries, un théâtre incomparable, qui sera la salle des Machines, appelée ainsi parce que les machines furent très perfectionnées. Il est chargé en 1754 par le duc d’Orléans, dont il est le premier peintre, de décors pour la scène du théâtre privé de sa « petite maison » du faubourg Saint-Martin. Théâtre et peinture de la Renaissance italienne au classicisme français (qui est l’édition de sa thèse de doctorat), à l’intérieur du champ de recherche de l’ut pictura poesis. Mais, comme les Bibbiena, ce qu’il n’a pu bâtir en pierre, bâtiments vertigineux faits de matériaux précieux, galeries aux perspectives vertigineuses, ses songes en un mot, il a pu les réaliser en trompe-l’œil de toiles peintes. Pour la première fois en France, les loges forment un demi-cercle allongé. La gravure nous montre ces perspectives « per angolo », ces escaliers sur lesquels pourront se déployer les cortèges, ces colonnes portant des socles sur lesquels se dressent des groupes équestres tumultueux et qui soutiennent au-dessus d’eux des draperies découpées. Sur des vases grecs sont peintes des scènes du théâtre d’Eschyle, d’Aristophane et de nombreuses parodies des tragiques grecs. La cour de Suède lui demande même des décors, qui seront peints et essayés à Paris sur la scène de l’hôtel de Bourgogne avant leur expédition à Stockholm. Il nous montre les ambassadeurs du Maroc dans leur loge à l’Opéra en 1682, fournit les cartons d’Esther et d’Athalie pour la tenture des « Fragments d’opéra » tissée aux Gobelins. Mais P.A. La Vraisemblance ou les enjeux de la représentation: Le théâtre et la peinture dans les discours Académiques (1630-1730) Antoine Watteau, Comédiens français, vers 1720, New York, Metropolitan Museum of Art Enter the email address you signed up with and we'll email you a reset link. Les dernières œuvres Gibouillement et confinage. Delacroix peindra même un portrait rétrospectif de Talma en Néron ; Lagrenée fils l’a vu en Hamlet, dont le personnage a toujours hanté les peintres : Manet nous montre ainsi Rouvière, dans une de ses plus mauvaises toiles ; en 1888, Mounet-Sully pose pour Jean-Paul Laurens dans le même rôle. À droite, vu de la scène, un bosquet figurait le paradis, il figurait à gauche la bouche d’enfer, faite de toiles peintes, dont la mâchoire articulée vomissait les diables et engloutissait les damnés. Au même esprit se rattachent les décors d’Il Medeo, donnés en 1728 à Parme par Pietro Righini, avec des escaliers grimpant en tous sens et des groupes d’atlantes tenant lieu de colonnes, comme on en voit, en véritable sculpture, dans les palais de Vienne, ville théâtrale où ces effets sont poussés à l’extrême. Il est vrai, par exemple, que le concept de théâtre pauvre, du « tréteau nu » de Jacques Copeau à Grotowski, c’est-à-dire le retour à la pure « théâtralité », laisse peu de place au décor, alors que les conceptions de théâtre total (synthèse absolue entre le son, la couleur, le mot ou le geste) sont redevables en grande partie à des plasticiens, de même que les expérimentations de théâtre abstrait d’où l’homme-acteur est absent au profit de l’espace scénique. François de Troy peint Baron, mais aussi la délicieuse Sylvia qui joue Marivaux à la Comédie-Italienne et Constantini en Mezzetin. C’est un architecte auquel son séjour à Rome a donné le goût de l’archéologie et des reconstitutions historiques. Une occasion de vivre une expérience unique qui allie la magie du jeu théâtral, de la peinture et … C’est sans doute la représentation, en 1665, de l’Alexandre de Racine qui l’incita à entreprendre un cycle de gigantesques toiles consacrées à la vie de ce prince. Caylus, à son tour, partageant les préoccupations de Le Brun, crée en 1759 le « Prix de la tête d’expression ». Les « périactes », aux 3 faces peintes d’un palais, d’une maison et d’un bois, s’alignaient des 2 côtés de la scène et, pivotant ensemble, pouvaient former un décor tragique, comique ou satirique. Comme eux, Challe est un visionnaire qui élève, sur le papier, de prodigieuses constructions et fait grand usage des ordres antiques. Les sujets portés à la scène sont choisis dans le Moyen Âge ou la Renaissance, dans l’Orient antique ou l’Espagne du siècle d’or. « Perspectives littéraires », 1998 Les fouilles d’Herculanum et de Pompéi ne furent qu’un des ferments du néo-classicisme, qui, en vérité, désigne une période plutôt qu’un style, tant ses aspects sont parfois contradictoires. Mais, ne pouvant être démonté rapidement, un décor unique servait pour tout un spectacle. Cinéma et peinture - **Résumé ** Une étude sur les relations entre le septième art et la peinture qui montre comment de nombreux réalisateurs ont revisité l'oeuvre de grands peintres et ont développé une esthétique en lien avec cette forme artistique : ... THÉÂTRE ET CIE; L’Angleterre fut toujours éprise de théâtre. La préoccupation de l’archéologie et de la couleur locale, exactes ou supposées telles, a incité ces derniers à des recherches jusque dans les musées. Architecte et ornemaniste, il est, en France, le principal introducteur de la « rocaille », même si on ne connaît aucun décor de théâtre dont le modèle puisse lui être personnellement attribué. Cette symétrie finit par lasser. Lorsqu’en 1661 la Toison d’or de Corneille sera représentée au Marais, le roi s’y rendra deux fois. À Vienne, Antonio Daniele Bertoli sera bientôt nommé peintre décorateur des théâtres impériaux. La perspective était si bien observée que toutes ces allées paraissaient à perte de vue quoique le théâtre n’eût que quatre à cinq pieds de profondeur (ce qui semble difficile à croire). Kemble est représenté par Lawrence dans le rôle de Coriolan et, en 1814, Kean est figuré par Samuel Drummond en Richard III, alors que Mrs Jordan est peinte en Muse comique par Hoppner. La peinture et la bande dessinée entretiennent depuis longtemps des liens complexes, où le dédain le dispute à la fascination. À Florence, Buontalenti aurait, en 1589, employé pour la première fois un décor de châssis coulissants, permettant plusieurs changements à vue ; ce décor est celui des Piérides (dessin à Londres, V. A. M.). La chance fait que subsistent au château de Champs et dans des collections privées, tenues pour son œuvre selon une tradition solide, une vingtaine de maquettes montées et de nombreux modèles de décors qui témoignent d’une extraordinaire fantaisie et sont d’ailleurs les seuls modèles de ce genre qui, en France, datent de l’Ancien Régime. Mais les théâtres élisabéthains, de forme circulaire ou polygonale, ne laissaient aucune place aux décors, dont les écriteaux tenaient lieu. You can download the paper by clicking the button above. De 1750 à 1764, les 3 frères Slodtz vont se succéder comme premiers décorateurs des Menus-Plaisirs. Pâris crée aussi des décors de grottes naturelles et de jardins aux hautes frondaisons qui évoquent les dessins de Fragonard à la Villa d’Este, ainsi que de salles turques. Les auteurs eux-mêmes se mêlent de donner des instructions et parfois des dessins. L’âge néo-classique se prolonge bien après la fin du siècle, mais peu à peu les caractères romantiques du théâtre vont fortement s’accentuer aux dépens de l’antiquomanie. Juvarra est une des plus fortes personnalités de l’architecture italienne de son temps, puisqu’il a construit l’église de la Superga à Turin et, en Espagne, le château de La Granja. Si Degas s’est surtout intéressé à la danse, il n’en a pas moins laissé plusieurs œuvres figurant des scènes d’opéra. Torelli se surpasse encore en créant, en 1654, les décors des Noces de Thétis et Pélée. Mais il est également architecte, comme beaucoup de ses émules italiens. En 1822, il se fit aider par Daguerre, à qui il confia même les décors d’Aladin ou la Lampe merveilleuse, pour lesquels il fit grand usage des transparents éclairés, pour la première fois, par le gaz. Norblin de la Gourdaine (1796 – 1884) Cette esthétique classique s'épanouit partout en Europe à partir de 1750. D’ailleurs, les acteurs ne dérogent point et, au xviie s., on rencontre en effet de petits gentilshommes dans plusieurs troupes. Baldassare Castiglione conte qu’il vit à Urbino, en 1513, une représentation de La Calandria, du cardinal Bibbiena, avec « un décor de ville magnifique avec des rues, des palais et tours en relief accompagnés d’une splendide perspective ». Les Anglais subissent alors l’influence de Robert Adam, et les Écossais plus encore, parmi lesquels Nasmyth est le décorateur qui, en 1819, dessinera des décors pour Walter Scott, évidemment dans le goût romantique. En Hollande, Henning s’attache à nous montrer la salle et la scène du théâtre Schonneburg d’Amsterdam lors de la représentation, en 1783, d’une comédie de Monval, les Trois Fermiers. À Munich, Francesco Santurini met en scène en 1662 la Fedra incoronata, où le public peut voir, à travers un rideau de tulle, une coupe de la mer, au fond de laquelle se cachent les sirènes, tandis qu’une barque flotte parmi les rochers à la surface de ces eaux feintes. Un voyage dans l’univers de la création. Dans Phaéton « son palais du Soleil, brillant de couleurs métalliques et de dorures, est incrusté de sept mille pierres précieuses », ou plutôt de cristaux. En 1831, le temple antique qu’il peint pour Norma est encore un décor archéologique. Mais, à dire vrai, cette authenticité reste approximative, qu’il s’agisse des décors ou des costumes chinois, turcs ou incas. La vaste salle du trône dont un Bélanger, architecte de talent, aurait donné le modèle, en 1776, pour l’Alceste de Gluck (musée de l’Opéra) n’est qu’un grand décor symétrique de colonnes classiques. Mais le romantisme est aussi dépaysement dans le temps et dans l’espace, et par conséquent nostalgie. Les Carceri de Piranèse, pour ne citer que lui, qui d’ailleurs ne fut point décorateur de théâtre, sont l’œuvre d’un visionnaire. Il faut distinguer les travaux personnels de certaines individualités créatrices des recherches esthétiques générales d’un mouvement, car les grands mouvements du début du siècle (expressionnisme, futurisme, Dada, constructivisme, Bauhaus) ont ceci de particulier qu’ils touchèrent à toutes les formes d’art, contribuant au renouveau du théâtre. Avec Giovanni Perego, Alessandro Sanquirico est aussi un adepte du néo-classicisme et, en 1827, donne à la Scala pour l’Ultimo giorno di Pompeia un décor montrant une immense salle voûtée qui s’ouvre sur une vue de la ville en flammes. Les sujets dramatiques chers à certains artistes du règne de Louis XV, tels un Deshays qui, selon Diderot, se plaît à la « dégoûtante boucherie que lui offre la vie des saints » ou un Challe, sont traités et éclairés de façon tout à fait théâtrale, et l’on imagine que la scène et l’atelier ont pu échanger leurs recettes. Elle est inaugurée en 1662 par un opéra de Cavalli, Ercole amante. Expositions de peintures et théâtre; Information de page à renseigner. Les artistes y sont assidus, et les acteurs sont leurs amis. Les frères ont été les collaborateurs de Servandoni à la cathédrale de Sens et à Saint-Sulpice. En outre, les décorateurs de l’Opéra ont d’importants ateliers et acceptent des travaux pour d’autres théâtres qui, comme l’Opéra-Comique, le Théâtre lyrique, la Porte-Saint-Martin, l’Odéon ou le Théâtre-Français, attachent une grande importance au luxe des décors. Il aime les baldaquins et les draperies dans un style un peu « tapissier ». Impressionnisme, Art Abstrait, Street Art ou encore Geek Art: Découvrez les différents Mouvements de Peinture d'hier et d'aujourd'hui avec Cultura.com Depuis l’antiquité grecque jusqu’à début du XXe siècle, la peinture, l’architecture, et le théâtre ont eu partie liée. Ses peintures sont exposées régulièrement dans les galeries à Paris, en France et à l’étranger. Son goût des architectures imaginaires fera place peu à peu à celui de décors plus austères. Il en a tiré non seulement maints dessins et lithographies, mais aussi des toiles, dont l’une montre les spectateurs passionnés par la représentation d’un « drame ». C’est pourquoi l’âge néo-classique lui-même, l’a connu sous le nom de préromantisme. Le décor peint va peu à peu faire appel à tous les procédés illusionnistes, imitant non seulement les perspectives et les reliefs, mais aussi les matériaux les plus divers, marbres de couleur, bronzes et dorures, bref utilisant les multiples ressources du trompe-l’œil, dans lequel les Italiens, décorateurs-nés, accoutumés à couvrir de vastes fresques où la « quadratura » joue le plus grand rôle les murs des palais et des villas et à élever les décors de fêtes, fantaisies d’un jour, sont passés maîtres. Pour Numitor, joué à Fontainebleau en 1783, il dessine un décor de salles basses et voûtées aux lourdes colonnes doriques, que l’on retrouve dans Pénélope et Calypso, où la caverne de Prométhée et la grotte des nymphes sont d’allure très romantique. Mais le portrait le plus important par la taille est celui de Le Kain et de la Clairon, représentés en pied dans une scène de la Médée de Longepierre (à Potsdam). Un maître encore considéré comme secondaire, Georges Clairin, a pourtant peint en 1893 le plus extraordinaire et immense portrait de Sarah Bernhardt en Cléopâtre. Caroline Hetzenecker est peinte à Munich par Schwind. On connaît leurs talents de perspectivistes par les décors muraux de l’escalier de l’hôtel de Luynes (Paris, musée Carnavalet) et d’une chapelle de l’église Sainte-Marguerite, dont Challe peignit le tableau d’autel. Mais, lorsque le roi quitte Paris, et définitivement, en 1682, elle ne sera plus utilisée. Il y montre aussi l’intérieur du Panthéon de Rome, et même celui d’une église gothique. Le décor de théâtre et la peinture de paysages composés présentent de nombreux et indiscutables rapports.